Nous avons vu que pour chacune des constructions proposées
ℚ
s'identifiait à une partie de
ℝ
, au
moyen d'applications
injectives
.
-
Un rationnel r s'identifie à la classe de la suite
constante un
=r
∀ n ∈ ℕ.
-
Un rationnel r s'identifie à la coupure qu'il crée sur
l'ensemble ℚ G= {x ∈ ℚ | x ≤ r} D={ x ∈ ℚ | x > r}.
-
Un rationnel s'identifie à un DDI périodique propre (dont
la période n'est pas constituée du seul chiffre 9) unique.
Mais ce qui est remarquable c'est que ces injections respectent à la
fois l'ordre et les structures algébriques. Bref, ce sont des
homorphismes
croissants.
Pour la partie homomorphisme cela est parfaitement clair avec la
définition par les suites de Cauchy.
On voit que clairement l'ordre est respecté avec les coupures de
Dedekind.
Ainsi ℝ, construit par l'une quelconque
des méthodes exposées, est un très bon candidat pour satisfaire à
toutes les exigences d'une
définition axiomatique
telle qu'exposée dans l'introduction.
Les seuls points qui ne sont peut-être pas encore évidents sont le fait
que l'ordre est total et que ℝ est archimédien. Or si nous
reprenons la définition de la
comparaison
de deux réels au moyen des DDI, on voit que par exemple dans le cas
de deux réels positifs distincts x et y on a forcément
x>y ou y>x.
Le fait que ℝ est archimédien provient du fait que ℚ l'est et que pour tout ε
> 0 ε ∈ ℝ, il existe r ∈ ℚ tel que 0 < r < ε (évident avec les DDI).
Enfin le point important (et le plus important pour l'analyse mathématique) est le fait que, contrairement à ℚ tout sous-ensemble
majoré
(resp. minoré) possède une
borne supérieure
(resp inférieure).
Cela se voit facilement sur les DDI.
Considérons
le cas d'un sous-ensemble X contenu par exemple dans [0,1[, les
éléments correspondent donc à des suites infinies de décimales 0,a1a2a3.....an......
Les premières décimales des éléments de X ont un maximum désignons ce maximum par b0.
Les secondes décimales des éléments de X ayant b0
comme première décimale ont eux même un maximum désignons ce maximum par b1.
Les
troisièmes décimales des éléments de X de la forme 0,b0b1...... ont un maximum désignons ce maximum par b2.
Et ainsi de suite.
Désignons par b= 0,b1b2b3........ le nombre réel dont le DDI est constitué par tous les bi.
Il
est clair que c'est un majorant de X d'une part et qu'ont peut trouver
dans X des éléments aussi près de b qu'on veut, à savoir les décimaux
0,b0, 0,b0b1, etc.
b répond donc à la définition d'une borne supérieure pour X.